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| Plus d’un milliard de personnes ne mangent pas à leur faim sur la planète Un grand nombre d’entre eux sont des agriculteurs, des femmes, des enfants. La pauvreté et la fluctuation des prix prennent les producteurs à la gorge et cette pression s’accentue encore avec la consommation d’agro-carburants et la spéculation. Le réchauffement climatique qui menace les récoltes, la mauvaise gestion des sols, la pollution de l’eau, l’abus des fertilisants sont autant d’éléments qui aggravent chaque jour la situation. Mais la faim et la paupérisation sont-elles inéluctables ? Le problème est très complexe et préoccupant. Comment l’appréhender ? Quelles solutions proposent les différents acteurs : entreprises de l’agro-alimentaire, états, organisations internationales, association d’agriculteurs ou de consommateurs ? Entreprendre Face à l’une des problématiques les plus inacceptables qui soient, l’impuissance peut nous gagner. Ce d’autant plus que nous sommes davantage émus par les crises de famine que par la permanence du malheur des populations touchées par la sous-alimentation et la malnutrition. Notre indifférence prétend se nourrir de notre impuissance alors qu’il est davantage question d’égoïsme et de protection d’intérêt. Et si nous nous trompions en pensant que cette situation est réservée aux populations à la périphérie de la prospérité ? Le monde bascule et doit envisager les enjeux majeurs du futur à l’échelle de la planète. Il est donc urgent d’entreprendre ou d’intensifier les moyens déjà engagés. Des gouttes d’eau En pays sahélien on sait mieux qu’ailleurs la valeur de la goutte d’eau. C’est dans cet esprit que s’engage l’édition 2010 du Forum International Médias Nord Sud (FIMNS). Depuis plus de 26 ans le projet est d’offrir un lieu de rencontres. Pour allier la réflexion aux témoignages et aux données objectives, rassembler les acteurs parfois improbables, donner la parole à ceux qui vivent le plus douloureusement une situation, privilégier le recensement des moyens pour que celle-ci s’améliore, aller avec la plus grande détermination vers le terrain, vers les propositions, vers les choix futurs. Un colloque de plus ? Non, parce qu'il est étroitement relié tant aux médias et qu’aux recherches des spécialistes. Non, parce qu’il tente de trouver un langage commun propre à toucher le plus grand nombre. Non, parce qu’articulé étroitement avec les réalités et les initiatives locales. Mise en commun Le FIMNS aborde le thème de «la crise alimentaire» sur deux ans. En 2009 une première édition à Genève a réuni plus de 3000 personnes assistant à des colloques, des projections de films et des soirées spéciales. L’édition 2010 à Ouagadougou est la meilleure prolongation possible puisque la manifestation est accueille dans un des États de l’Afrique de l’Ouest touché par cette situation et fermement engagé à faire changer les choses. A cela s’ajoute la collaboration étroite avec les Universités africaines de la communication (UACO), qui réunissent près de 300 journalistes qu’il conviendra de sensibiliser. La Coopération Technique Agricole (CTA) de l’Union Européenne sera également présente en organisant avec nous des matinées de réflexion sur l’appropriation des terres. Et cette mise en commun n’est pas imaginable sans l’engagement du Burkina Faso et de la Suisse, sans le soutien inaltérable de la Fondation du FIMNS et sans le travail intense d’une équipe de réalisation dont je suis extrêmement fier. Coup d’envoi C’est par un colloque exceptionnel réalisé au Sommet de la Francophonie et diffusé sur TV5 Afrique le 29 octobre que s’ouvrira cette édition. Mis sur pied par la Direction du développement et de la coopération (DDC) suisse et le FIMNS, il bénéficiera des réflexions d’intervenants du plus haut niveau dont Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso, Pascal Lamy, Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Peter Brabeck, Président du conseil d’administration du Groupe Nestlé, Djibo Bagna, Président du Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA), permettant une remarquable mise en perspective de la problématique. Mais parallèlement le FIMNS a réalisé une série de portraits de gens victimes de la faim et dont nous souhaitons du fond du cœur qu’ils soient entendus. Non seulement dans leur détresse, mais dans leur vision et dans leurs suggestions. Eux qui sont souvent exclus à double titre. En les contraignant à rester dans des stratégies de survie et en les privant du droit à la parole et à la proposition. Merci à tous ceux qui continuent à croire que la lutte contre l’ignorance, les discriminations, les atteintes à l’environnement, les inégalités des marchés, le réchauffement climatique, les corruptions, est le meilleur moyen de lutter contre «la faim du monde». Jean-Philippe Rapp Directeur du Forum International Médias Nord Sud |
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