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Le Sahel touché par une nouvelle crise alimentaire
Journal Le Temps 18 juin 2010

Il leur reste quatre mois à tenir jusqu’à la prochaine récolte, alors que les sacs de céréales sont vides depuis longtemps. Toute la bande sahélienne est concernée: au Niger, au Tchad, au Mali et dans une moindre mesure au Burkina Faso, au Nigeria et en Mauritanie, les gens ont faim. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que 10 millions de personnes souffrent de cette crise alimentaire. «Les pluies ont été insuffisantes l’année passée, entraînant une mauvaise récolte. Le déficit de nourriture a commencé avant même les semences de juin, allongeant anormalement la période de soudure», souligne Benoît Kayembé, coordinateur médical de Médecins sans frontières (MSF) au Tchad. Les prix des céréales ont augmenté de 20% sur le marché local, rendant les aliments inaccessibles pour nombre de foyers

«Les données structurelles, tels la pauvreté, le taux de fécondité très élevé ou encore la dégradation des sols, rendent les populations vulnérables au moindre choc, un écart de pluviométrie par exemple. Elles n’ont aucune marge», analyse Etienne du Vachat, représentant de l’ONG Oxfam à Niamey.

Au Niger, où la récolte de céréales a diminué de 31% par rapport à l’année passée, la moitié des habitants se trouvent dans une situation d’insécurité alimentaire. La production fourragère connaît un déficit de 67%. Les bêtes ont faim elles aussi et les points d’eau, moins alimentés qu’habituellement, se tarissent vite. Des troupeaux entiers sont en train de crever. Une part importante du cheptel est mise à la vente. «Lorsqu’un bouc mâle se monnaie moins cher qu’un sac de mil, on estime que la situation est inquiétante. Nous avons dépassé ce stade depuis longtemps», note Etienne du Vachat. Oxfam, dès lors, rachète des animaux à un prix supérieur à celui du marché. Une vache se vend deux sacs de mil, permettant de faire vivre une famille de sept personnes pendant deux mois.

Les ménages se débrouillent comme ils peuvent, sautant des repas, cédant des biens ou quittant les villages pour les centres urbains. Mais les enfants restent extrêmement vulnérables. Plus d’un sur cinq souffre de malnutrition, sévère ou modérée. «Les petits de moins de 3 ans sont les moins résistants, précise Bruno Jochum, directeur des opérations de MSF Suisse. Ils ont besoin de protéines et de minéraux, or c’est ce qui manque le plus en période de soudure. L’aide alimentaire, qui résulte souvent des surplus de production mondiaux, n’est pas adaptée.»

MSF, dès lors, appelle à une action ciblée dans les poches les plus touchées. «Il existe des aliments prêts à l’emploi et conçus exprès pour les enfants. Il faudrait les distribuer au plus tôt de la période de soudure afin de prévenir la malnutrition, ou a minima d’empêcher les malnutris modérés de tomber dans la malnutrition sévère», poursuit Bruno Jochum. Le Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi, soutient les femmes enceintes ou allaitantes et les jeunes enfants. «Ce sont les premiers affectés. Or, un bébé malnutri qui n’est pas traité à temps risque de connaître un retard de croissance ou de développement moteur et cérébral», relève Charles Vincent, directeur du PAM à Genève.

ONG, ONU et gouvernements tentent également d’apporter des réponses aux problèmes structurels du Sahel. «La FAO prodigue des conseils techniques dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de l’exploitation forestière, de la pêche, de la sécurité alimentaire ou du développement rural», indique Nicolas Tremblay, agent aux opérations d’urgence. Des terres sont revalorisées, afin de lutter contre la sécheresse et l’avancée du désert (lire encadré).

«Les investissements dans le secteur agricole sont trop faibles et souvent mal placés, estime cependant Etienne du Vachat. Un grand projet hydro-agricole ne changera pas grand-chose au quotidien des populations. Ce qu’il faut, ce sont des recommandations sur la manière d’utiliser les engrais, les semences de cycle court ou encore les cultures de contre-saison. Des banques céréalières ou d’intrants pourraient aussi être mises en place.» Mais les programmes d’urgence, déjà, manquent largement de financement. Le séisme en Haïti est survenu avant la famine au Sahel. La précédente crise de cette ampleur avait eu lieu en 2005, peu de temps après le tsunami.
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